Le Kidnappeur

La noirceur du bandeau qui me ceint la tête et cache mes yeux est impénétrable. Je n'entend plus que le son des pneus qui crissent sur l'asphalte. Mes mains sont liées derrière mon dos. J'ai été jetée sur la banquette arrière sans ménagement. Je sens mon coeur battre à grande allure, alors que ces simples mots se gravent dans mon esprit : " On m'a kidnappée".
Dire qu'il y a une heure, je me préparais tranquillement à me glisser confortablement sous mes draps. Mais mon kidnappeur avait été futé. Il avait attiré Pistache, mon gros gourmand de chat et m'avait tiré grâce à lui hors de la villa familiale.

L'odeur âcre du tabac me ramena lentement à moi. En me concentrant, je pus distinguer les lampadaires défilés sur la route. Nous étions sur l'autoroute, sans doute.
Mon kidnappeur restait silencieux. Par prudence, je faisais de même.

Combien de temps avons-nous roulé ? Je ne puis malheureusement répondre avec précision. Une heure et demi, peut-être ? Voire deux. Mais il arriva un moment où la camionnette se mit à ralentir, puis à s'immobiliser. Toujours aveuglée par le bandeau, je me concentrai sur mon sens de l'ouïe. Je ne tardai pas à entendre la portière du siège conducteur grincer en s'ouvrant et les pas de mon kidnappeur se rapprocher lentement. Il y eu un long temps d'attende quasi-insupportable. Quelques minutes plus tard, l'une des portes arrières s'ouvrit à la volée et je fus tirée hors du véhicule.